missjador

I've got the power

Samedi 2 juillet 2011 à 13:31


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Mais
quand toutes ces images te reviennent en pleine face. Quand tous ces souvenirs, indistincts et multiples, te frappent au visage. Quand toutes ces émotions t'assaillent, en même temps. Tu ne sais plus comment réagir, tu ne sais plus comment vivre. Tu te tournes, te retournes, tentes de montrer le dos à tout ça. Mais c'est tout autour de toi. C'est en toi, dans ta tête. Alors tu pleures. Parce que tu n'as que ça à faire. Parce que tout le monde te répète que ça soulage. Tu te confortes. En disant que tu es fatiguée. Oui, voilà, c'ets juste la fatigue. Et ça va passer. Oui, ça passe toujours. De toute façon, t'as pas le choix, ça doit passer. Car les autres, ils veulent bien t'aider, Mais Oh ! Fais pas ta chochote hein ! C'est qu'un passage à vide ! Ouais, ça va passer, ça va passer. Mais ça va revenir. Comme toujours. C'est un truc qui me colle à la peau, je n'arrive pas à m'en défaire. Alors j'essaie de me débattre. Un peu. Mais j'ai toujours l'impression de faire ça en vain. Tous ces efforts déchirants pour rien. Absolument rien. Au final, tout est pareil. Peut-être la douleur est-elle plus douce. Peut-être que j'arrive à me faire une place dans ce brouillard. A force, lutter use et érode toute volonté. On se laisse glisser dans cette noirceur et dans ces pleurs. On se laisse bercer par des "ça va passer" dits sans entrain, juste pour la forme, pour paraître humain, pour avoir l'air de s'intéresser, alors qu'en réalité l'intérêt est totalement ailleurs. On se laisse entraîner dans cette solitude que nous souhaitent les autres car eux ont une autre vie, un autre but, d'autres personnes à aimer, d'autres moments à vivre. Car leur vie à eux, elle continue, elle avance. Toi, tu assistes à ça en spectatrice. Et tu fais en sorte de ne pas jeter un coup d'oeil à ton existence. Qui stagne depuis des années. Que t'es pas foutue d'arranger, d'enjoliver, de changer. Au début, tu pensais que ça irait, les autres étaient vraiment là, présents. Mais au fur et à mesure, la réalité se rappelle à eux, leurs vies se rappellent à eux. Toi, tu t'en remettras, tu finiras bien par t'en remettre. C'est dans l'ordre des choses, c'est logique, c'est qu'un passage à vide. Car oui, ça va passer. Car tout finit par passer. Bien sûr.

 
Photo : Luis Beltran (encore)


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