missjador

I've got the power

Dimanche 6 février 2011 à 16:06

 

Quand le soleil apparaît et qu'il se reflète dans les flaques, il m'éblouit. Je sens ses rayonnements me transpercer et sa chaleur m'envahir. Ce brûlement de l'intérieur est comme une renaissance et brise la glace qui emprisonnait mon être. Celle-ci fond, s'évapore, et ne laisse qu'une vapeur évanescente. Une douceur inespérée englobe mon cœur, dans un cocon douillet et chaud. Les poignards qui le transperçaient ne sont plus que doux chatouillements et paisiblement se retirent. Il ne reste plus qu'un souffle régulier et léger. Mon esprit peut enfin décoller et voler dans ce ciel radieux, se laissant emporter au gré des vents. L'air tiède et sucré de l'atmosphère me pénètre jusqu'à faire partie intégrante de moi-même. Je sens dans chaque particule de mon corps le scintillement du soleil. Et sa lumière puissante, m'irradiant, éclaire mon esprit. Plus aucune part d'ombre, d'obscurité. Tout est clair et sans nuage, aucune complication, aucune question ne vient troubler ce repos tant attendu. C'est un instant de relâchement et de bien-être. Plus rien ne m'oppresse, je peux enfin respirer sans entraves. Jusqu'à la prochaine averse.

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Photo d'Henri Cartier-Bresson

Lundi 17 janvier 2011 à 3:25

 
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Il y a un moment dans sa vie, où l'on se retourne. Vers son passé, vers "l'avant". On se demande ce qu'on a raté, où on s'est trompé pour qu'aujourd'hui soit ainsi. On repasse en boucle les images à l'affût de la moindre faute, de la moindre erreur qui expliquerait le cours actuel des choses. Un geste, un mot, un regard peut-être, quelque chose d'anormal, de déplacé voire d'hostile. Un indice, juste un indice pour savoir. Pour connaître le ou la coupable. Est-ce mon attitude, mon insouciance, ma foi aveugle ? Ou est-ce le monde qui va ainsi en semant par-ci, par-là de la violence, de la tristesse et du mépris ? Pour l'instant, la question reste en suspens, aucun élément de réponse ne veut s'afficher devant mes yeux. La culpabilité ronge, le doute envahit, et la résignation guette.


Il y a comme un relent de lassitude dans l'air. Un air lourd, épuisant et collant. Pour mieux s'engluer dans l'existence, les yeux tournés vers le sol et la nuque offerte à tout ennemi.



Illustration de Luis Royo

Mercredi 22 décembre 2010 à 18:17




Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?
 
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?
 



Baudelaire, Fleurs du Mal



Vendredi 10 décembre 2010 à 22:16

 

Une accumulation de choses sans queue ni tête, sans aucun lien entre elles. J'arrive à saturation. Il n'y a plus de place pour rien. Il faut tout évacuer. Laver à grande eau. Faire le ménage et essayer de trouver un peu de place pour affronter le reste. Autour de moi, tout va trop vite, à 100 à l'heure. Je ne peux pas suivre. Je suis à la traîne et on ne m'attend pas. Les gens passent devant moi en faisant semblant de ne pas voir. Dans leurs yeux, je lis "NON". Seulement dans leurs yeux. Ils deviennent aveugles le temps de me côtoyer. Je cours, je cours, mais jamais je ne les rattrape. Mais, j'ai essayé pourtant. Cela les arrange. Personne pour me rappeler la vie, ses obligations, ses contraintes. Personne. Absolument personne. Ma voix résonne en écho dans ce silence qui m'entoure. Un silence glacé. La froideur de mon cœur. Je monologue. Mon esprit résonne de mille images et questions qui restent toujours sans réponse. Irréel. Tout est irréel. Je ne parviens pas à toucher le reste, les choses, les autres. La vie est comme inaccessible. Je ne fais que la regarder passer. Sans y entrer, sans la comprendre. Mon monde est ailleurs



 

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Photo : Zena Holloway

 

Jeudi 2 décembre 2010 à 22:48

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Habituellement, il n'y a pas besoin de mots. Tout se passe par les yeux. On se scrute, on se juge, on s'observe. On peut voir qui est l'autre rien qu'en attrapant son regard. "Les yeux sont les fenêtres de l'âme". Celui qui a dit ça a raison. On peut deviner quelque chose. Se plonger dans le regard de l'autre est un moment exceptionnel s'il est partagé. C'est une acceptation mutuelle car, malgré tout, nous dévoilons ainsi une infime partie de nous-mêmes. Et se comprendre d'un sourire, à peine, d'une esquisse, d'un regard. Partager cette connivence, cette complicité, parler à demi-mots, avoir les mêmes réflexions, les mêmes pensées... Ce sentiment d'unicité est si particulier. En même temps que nous, notre coeur sourit et notre âme est en joie. Rencontrer une telle personne avec qui vous pouvez partager ces instants-là est un cadeau de la vie. La simple vue de l'autre fait envoler vos soucis ou, au moins, les enfouit loin, loin, assez loin pour ne plus les entendre. Ce n'est que du baume au coeur. Un peu de répit... et de bonheur.

 


Photo : Henri Cartier-Bresson       Citation : Georges Rodenbach

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