Eh, mais qu'est-ce tu fais ? Ce n'est pas bon de te laisser entraîner. Bercée par le rythme lancinant qui résonne dans ta tête. Le froid engourdit tes mains et ta bouche, chaque matin, doux anesthésiant à la douleur. Tu te laisses glisser sur cette pente douce, sans vraiment réfléchir, sans vraiment y penser. Tu fais semblant d'écouter cette musique qui mugit dans tes oreilles, tu fais semblant de sourire, de comprendre ce qu'on te dit. Tu hoches la tête, tu regardes, tu avances en apparence. Mais à l'intérieur, dans une inconscience totale, tu laisses cet éboulement de terrain te prendre et te faire descendre toujours plus bas, toujours plus sale. Tu refuses de l'imaginer, d'y penser, d'affronter cette vérité en face. C'est si facile d'être passive et de laisser faire le monde. Tu t'enfermes dans un bulle transparente mais de plus en plus rigide. Ce ne sont plus que des dialogues de sourds, des incompréhesions, des automatismes. Ton corps est ici mais ton esprit, lui, va ailleurs, quitte la blancheur piquante du froid pour rejoindre une atmosphère grisâtre. Tu te casses de ce présent pour essayer de te cacher, d'enfoncer ton mal-être ailleurs. Mais jusqu'où vas-tu aller ?


 

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Salvador Dali, La Rose méditative