missjador

I've got the power

Mercredi 22 décembre 2010 à 18:17




Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse ?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?
 
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine ?
Ange plein de bonté connaissez-vous la haine ?

Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres ?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres ?
 



Baudelaire, Fleurs du Mal



Vendredi 10 décembre 2010 à 22:16

 

Une accumulation de choses sans queue ni tête, sans aucun lien entre elles. J'arrive à saturation. Il n'y a plus de place pour rien. Il faut tout évacuer. Laver à grande eau. Faire le ménage et essayer de trouver un peu de place pour affronter le reste. Autour de moi, tout va trop vite, à 100 à l'heure. Je ne peux pas suivre. Je suis à la traîne et on ne m'attend pas. Les gens passent devant moi en faisant semblant de ne pas voir. Dans leurs yeux, je lis "NON". Seulement dans leurs yeux. Ils deviennent aveugles le temps de me côtoyer. Je cours, je cours, mais jamais je ne les rattrape. Mais, j'ai essayé pourtant. Cela les arrange. Personne pour me rappeler la vie, ses obligations, ses contraintes. Personne. Absolument personne. Ma voix résonne en écho dans ce silence qui m'entoure. Un silence glacé. La froideur de mon cœur. Je monologue. Mon esprit résonne de mille images et questions qui restent toujours sans réponse. Irréel. Tout est irréel. Je ne parviens pas à toucher le reste, les choses, les autres. La vie est comme inaccessible. Je ne fais que la regarder passer. Sans y entrer, sans la comprendre. Mon monde est ailleurs



 

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Photo : Zena Holloway

 

Jeudi 2 décembre 2010 à 22:48

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Habituellement, il n'y a pas besoin de mots. Tout se passe par les yeux. On se scrute, on se juge, on s'observe. On peut voir qui est l'autre rien qu'en attrapant son regard. "Les yeux sont les fenêtres de l'âme". Celui qui a dit ça a raison. On peut deviner quelque chose. Se plonger dans le regard de l'autre est un moment exceptionnel s'il est partagé. C'est une acceptation mutuelle car, malgré tout, nous dévoilons ainsi une infime partie de nous-mêmes. Et se comprendre d'un sourire, à peine, d'une esquisse, d'un regard. Partager cette connivence, cette complicité, parler à demi-mots, avoir les mêmes réflexions, les mêmes pensées... Ce sentiment d'unicité est si particulier. En même temps que nous, notre coeur sourit et notre âme est en joie. Rencontrer une telle personne avec qui vous pouvez partager ces instants-là est un cadeau de la vie. La simple vue de l'autre fait envoler vos soucis ou, au moins, les enfouit loin, loin, assez loin pour ne plus les entendre. Ce n'est que du baume au coeur. Un peu de répit... et de bonheur.

 


Photo : Henri Cartier-Bresson       Citation : Georges Rodenbach

Mercredi 1er décembre 2010 à 22:48

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Je tourne en rond. Cercle vicieux. Le chien qui se mord la queue. Tout se ressemble, les images, les sons, les odeurs... les souvenirs. Tout est immuable. C'est un éternel recommencement. De formules toutes faites, de répliques apprises par coeur. Le jeu devient lassant. Mais quelle échappatoire ? Je suis toujours la même direction. Autour de moi, le même paysage. Comment réussir à penser clairement alors ? Je me suis enferrée dans cette boucle. C'est la marelle, mais toujours j'oublie de sauter à pieds joints sur ce putain de 9. Alors je reviens au point de départ. Je relance le caillou. Il tombe ailleurs mais rien n'y fait. Je reviens constamment sur mes pas. Peut-être suis-je incapable de changements ? Cette vision me plaît sûrement. Inconsciemment. Je me complais dans ce brouillard. Car à force de voir les mêmes choses, le reste se trouble. Et la vie devient fade. Et on oublie les rires, les saveurs, les couleurs. Aucun électrochoc pour venir guérir le mal et me réveiller enfin. Je suis dans le coma. Evanouie du vrai monde, je suis perdue dans ce labyrinthe sans fin. Il n'y a pas de sortie. Pas de sortie. Tout devient sombre, ma lumière s'épuise. Elle s'épuise à chercher frénétiquement. A tâter les murs pour trouver un couloir caché, une porte secrète. Je me répète. Je me répète, je me lasse. Rien d'autre n'est à ma portée. L'environnement est le même, les personnages demeurent quoiqu'il arrive. Au mieux, ils s'effacent un temps mais réapparaissent toujours. Au pire, ils me suivent et me harcèlent, comme à chaque fois. A chaque fois. Je suis toujours la même courbe. En me laissant entraîner. Je suis en déséquilibre mais impossible de me casser la gueule. L'attraction est trop puissante et je ne peux lutter, je ne peux chuter. Cette force m'empêche de me noyer et me tiens à bout de bras. Je ne peux bouger, me dépêtrer de ces liens, me défaire de ces chaînes qui sont comme des poids sur mes épaules. Obligée de continuer ainsi ?
 
Et cet article est nul.

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