missjador

I've got the power

Vendredi 20 janvier 2012 à 20:52

 

 

(Entre parenthèses ?)

Le garder pour toujours, jalousement, au creux de nous, dans un écrin fragile afin de se rappeler ce qui nous fait, ce qui nous lie, nous unit. Une relation peu commune, privilégiée et magique. Un moment de bonheur, une étincelle de désir, un éclat de passion, un instant de magie. Tout se fige pour nous regarder vivre et sourire ensemble.




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Photo : Edouard, Boubat, 1948, Paris.

Mardi 18 octobre 2011 à 21:31


Eh, mais qu'est-ce tu fais ? Ce n'est pas bon de te laisser entraîner. Bercée par le rythme lancinant qui résonne dans ta tête. Le froid engourdit tes mains et ta bouche, chaque matin, doux anesthésiant à la douleur. Tu te laisses glisser sur cette pente douce, sans vraiment réfléchir, sans vraiment y penser. Tu fais semblant d'écouter cette musique qui mugit dans tes oreilles, tu fais semblant de sourire, de comprendre ce qu'on te dit. Tu hoches la tête, tu regardes, tu avances en apparence. Mais à l'intérieur, dans une inconscience totale, tu laisses cet éboulement de terrain te prendre et te faire descendre toujours plus bas, toujours plus sale. Tu refuses de l'imaginer, d'y penser, d'affronter cette vérité en face. C'est si facile d'être passive et de laisser faire le monde. Tu t'enfermes dans un bulle transparente mais de plus en plus rigide. Ce ne sont plus que des dialogues de sourds, des incompréhesions, des automatismes. Ton corps est ici mais ton esprit, lui, va ailleurs, quitte la blancheur piquante du froid pour rejoindre une atmosphère grisâtre. Tu te casses de ce présent pour essayer de te cacher, d'enfoncer ton mal-être ailleurs. Mais jusqu'où vas-tu aller ?


 

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Salvador Dali, La Rose méditative

Vendredi 5 août 2011 à 1:11

 

Tu sens ton intérieur se fissurer au fur et à mesure des secondes qui s'écoulent. Inexorablement cette blessure devient de plus en plus profonde, tu sens cette progression millimètre par millimètre, la progression lente mais certaine et douloureuse de ce mal qui vient te ronger. Tu ne peux rien faire, tu assistes en spectatrice à ta propre déchéance. Morte d'angoisse, tu sens s'élimer en toi tout ce que en quoi tu croyais. Disparaître en lambeaux les traces de souvenirs heureux ou les espoirs que tu avais réussi à conserver malgré tout. Ce mal vient gratter patiemment tout ce qui pourrait se rapporter à du bonheur, ce mot qui sonne maintenant avec un goût différent dans ta bouche. Comme quelque chose que tu n'as jamais testé, ou que tu as oublié. La moindre parcelle de bon en toi semble disparaître petit à petit, devenir translucide puis transparente puis invisible. On n'en trouve plus traces, tout ce qu'il y avait de positif avant dans ta vie n'est plus. Tout s'est envolé, volatilisé, comme une simple fumée de cigarette qu'on rejette au loin par un geste de la main. Il faut t'imaginer derrière une vitre, devant toi toute ta vie d'avant, de quand tu souriais, tu soutenais ton regard. Quand tu n'hésitais pas à rire même si c'était pour rien mais toujours sincèrement. Quand tu n'hésitais pas embrasser, à prendre dans tes bras, juste parce que tu es comme ça, parce que tu aimes c'est tout. Rapelle-toi donc de cette vie, cette existence que tu as menée durant des années où le ciel était bleu et dégagé, où l'air sentait bon l'herbe coupée, où tu aimais quand le vent jouait avec tes cheveux encore blonds. Une époque bien lointaine oui mais qui au fond n'est pas si loin. Tu l'as là, devant toi. Mais elle est de l'autre côté de cette vitre. Derrière elle aussi, d'autres personnes qui elles se fichent de tes sourires ou de ta joie de vivre ou de tout le temps qu'il te reste encore à respirer avant ta mort. Non, ces personnes ne sont pas là pour toi, juste pour elles. Heureusement avec le temps, tu as compris au moins ça, que tu n'avais pas à culpabiliser. Elles sont là juste pour elles, elles s'en foutent de toi. Elles s'en foutent de toi donc elles te font du mal et font disparaître à coup de poing, de pieds, de matraques, d'insultes et de choses viles et basses tout le peu de bonheur que tu avais. Et voici comment le mal pénètre dans ton corps. C'est le début de cette fissure qui remontera jusqu'à ton coeur, jusqu'à ton cerveau, jusqu'au plus profond de toi-même et qui au final, parviendra à te briser entièrement. Parviendra à susciter cette douleur si grande, aliénante qui te fait hurler. Tu ne te reconnais plus toi-même. Tu te fais peur. Tu t'es sentie au fur et à mesure tomber de plus en plus en bas. Mais lorsqu'on touche le fond, voilà la vraie question, qu'advient-il de nous ?


Samedi 2 juillet 2011 à 13:31


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Mais
quand toutes ces images te reviennent en pleine face. Quand tous ces souvenirs, indistincts et multiples, te frappent au visage. Quand toutes ces émotions t'assaillent, en même temps. Tu ne sais plus comment réagir, tu ne sais plus comment vivre. Tu te tournes, te retournes, tentes de montrer le dos à tout ça. Mais c'est tout autour de toi. C'est en toi, dans ta tête. Alors tu pleures. Parce que tu n'as que ça à faire. Parce que tout le monde te répète que ça soulage. Tu te confortes. En disant que tu es fatiguée. Oui, voilà, c'ets juste la fatigue. Et ça va passer. Oui, ça passe toujours. De toute façon, t'as pas le choix, ça doit passer. Car les autres, ils veulent bien t'aider, Mais Oh ! Fais pas ta chochote hein ! C'est qu'un passage à vide ! Ouais, ça va passer, ça va passer. Mais ça va revenir. Comme toujours. C'est un truc qui me colle à la peau, je n'arrive pas à m'en défaire. Alors j'essaie de me débattre. Un peu. Mais j'ai toujours l'impression de faire ça en vain. Tous ces efforts déchirants pour rien. Absolument rien. Au final, tout est pareil. Peut-être la douleur est-elle plus douce. Peut-être que j'arrive à me faire une place dans ce brouillard. A force, lutter use et érode toute volonté. On se laisse glisser dans cette noirceur et dans ces pleurs. On se laisse bercer par des "ça va passer" dits sans entrain, juste pour la forme, pour paraître humain, pour avoir l'air de s'intéresser, alors qu'en réalité l'intérêt est totalement ailleurs. On se laisse entraîner dans cette solitude que nous souhaitent les autres car eux ont une autre vie, un autre but, d'autres personnes à aimer, d'autres moments à vivre. Car leur vie à eux, elle continue, elle avance. Toi, tu assistes à ça en spectatrice. Et tu fais en sorte de ne pas jeter un coup d'oeil à ton existence. Qui stagne depuis des années. Que t'es pas foutue d'arranger, d'enjoliver, de changer. Au début, tu pensais que ça irait, les autres étaient vraiment là, présents. Mais au fur et à mesure, la réalité se rappelle à eux, leurs vies se rappellent à eux. Toi, tu t'en remettras, tu finiras bien par t'en remettre. C'est dans l'ordre des choses, c'est logique, c'est qu'un passage à vide. Car oui, ça va passer. Car tout finit par passer. Bien sûr.

 
Photo : Luis Beltran (encore)


Jeudi 12 mai 2011 à 20:20

 

Des textes en vrac. Qui se ressemblent beaucoup par moment. Certains datent. Je n'ai pas eu le courage de les retoucher.


Ces pensées me reviennent en plein face. Des images, des sons en pagaille, en désordre. Précipitamment. La tête me tourne. J'ai mal. J'ai mal. Une main s'amuse à presser mon cœur et à lui infliger mille douleurs, mille tortures. Je ne vois qu'en noir. Toute parcelle de vie m'échappe, coule à travers mes doigts sans que je puisse la retenir. Je m'enferme dans mon calvaire. Toujours ce sentiment de cloisonnement. Je suis prisonnière de moi-même, de mon passé. Comment avancer ? Il fait partie de moi, il m'a construit. Je suis retenue, bloquée, sans échappatoire. Je devrais sûrement affronter ce mal mais je n'en ai pas la force. Je n'en ai pas la force. Je piétine. Quoique je fasse, je n'arrive pas à avancer. Je me retrouve en face d'un mur. Je suis bloquée. BLOQUEE.



Ça fourmille dans ma tête. Je croule sous les pensées. A la fois entêtant et oppressant. Je n'arrive pas à me fixer sur quelque chose. J'erre, hésitante, parmi ces questions. J'essaie en vain de trouver quelques réponses. Ce silence grouillant me panique. Mise en échec par ma peur. Intrinsèquement lâche. La solution est peut-être devant moi, devant mes yeux. Mais rien à faire, un brouillard me bloque, infranchissable. Brume épaisse, opaque, qui cache à ma vue tout élément de résolution. Des images me parviennent, mais floues et incomplètes. Des voix résonnent en écho lointain. Je croise des visages sans pouvoir mettre de noms dessus. Des inconnus me frôlent. Aucun ne lève les yeux sur moi. Je suis seule devant cette décision. Aucune main n'est là pour me guider. Je suis seule.



Je hurle. Taper du poing sur un mur. De colère, de rage. De découragement. Je n'en peux plus. Je veux m'en débarrasser. De cette douleur, de ce mal, de ce sentiment vicieux et envahissant. Qui me tue à chaque seconde, m'achève tout le jour, toute la nuit. Je n'en peux plus. De ces sons dans ma tête, ces bribes d'information qui m'écrasent et me rendent folle. Je n'en veux plus. De cet abrutissement, de cette langueur qui m'assomment, m'empêchent d'y voir clair. Je n'en peux plus de cette prison mentale que je me crée et où je me complais. Je veux m'en sortir, m'en libérer. De ce labyrinthe, de ce piège qui m'immobilise, bloque mes mouvements, ma vie. Je veux briser ces liens qui me retiennent, qui retiennent mon existence, qui retiennent qui je suis. Je veux vivre. Ne pas mourir tout de suite. Ne pas mourir de cette façon, pleine de remords et de désir de vengeance. Je ne veux pas offrir aux autres cette image égoïste, narcissique. Cette image déformée, aliénée par cette douleurs qui me tient les tripes depuis trop longtemps. Je veux juste sourire et que ce sourire soit vrai et sincère. Je veux juste vivre et être vraie.



C'est un tourbillon. Des palpitations. Fourmillements au bout des doigts. Un étau serre mon cœur. A vrai dire, c'est un peu fouillis. Je ne sais si ce sentiment est négatif ou positif, porteur d'espoir ou de danger. C'est un avertissement, ça je le sais. J'aimerai être guider, que quelqu'un me prenne la main et me montre la bonne route. Parfois, ce serait agréable de ne pas avoir de décision à prendre, de choix à faire. La vie n'est pas si manichéenne. On ne peut pas avoir tout bon ou tout faux sinon ce serait trop facile. A chacune de nos résolutions, nous blessons des personnes, ne respectons pas nos valeurs, perdons quelque chose. La difficulté de la décision nous érode. Petit à petit, notre détermination s'amenuise. J'en suis arrivée là. Beaucoup de mes choix ont été mauvais, pris sans réfléchir. J'ai eu tort de nombreuse fois ; trop peut-être. Et maintenant, je suis stoppée par un mur. J'envisage plusieurs issues, détours, chemins possibles mais aucun ne me convient : trop difficile, trop haut, trop invraisemblable. Certains auraient déjà franchi ce pas. Je n'ai sûrement pas assez de courage. Et aujourd'hui, je suis indécise. C'est une position inconfortable. Je ne suis pas d'accord avec moi-même. Une sensation désagréable d'oppression, un goût amer dans la bouche. Mes doigts tremblent, je frissonne. Cette pression sur mes épaules devient écrasante. Je vais céder, me laisser submerger sous ce poids. Je n'aime pas prendre de risques, même si certains en valent le coup. Non, j'ai trop peur que tout rate à cause de ma faiblesse déjà trop grande. Je suis un aimant à problème.




Quand tu prends possession de moi, tu m'empêches d'avancer, de progresser. Et je reste bloquée à ce stade. Mes yeux ne voient plus rien, que du vague, du brouillard. Dans l'indécision. Je navigue entre plusieurs possibles. Je suis au carrefour, au centre des décisions, des choix. Tu m'embrouilles et je ne peux plus y voir clair. Tu m'empêches de choisir. Je suis incapable de choisir. Je m'en veux. Je suis lâche. Il suffirait sûrement d'un pas. Oser. Mais on ne sait pas quelles répercussions, quelles conséquences... On dit que je suis fataliste. La vie m'a appris l'être. A me méfier. A me dire qu'aucun bonheur n'est franchement durable. Très subjectif comme réaction. Instinct de survie sans doute. Instinct de conservation.



Je ne veux pas te perdre. Une relation censée être sans prise de tête. Mais on s'attache. En tout cas, moi, je me suis attachée. Tu dis que je suis fataliste. Je ne peux pas être autrement pour nous. Cette relation ne devait pas être grand chose et voilà qu'elle est beaucoup, pour ne pas dire la seule. L'unique chose qui me rende le sourire, l'unique chose qui vraiment m'oblige à penser à l'avenir. Un avenir auquel je ne préférais pas réfléchir avant. C'est confus.



Tu m'empoisonnes. Tu es ma drogue. Je sens ton emprise se répandre, couler doucement dans mes veines, m'envahir au fil des jours. Au début, c'était presque imperceptible, juste agréable. Puis cette sensation de manque est devenue de plus en plus forte, plus présente. Tu m'es devenu indispensable pour vivre. Pour simplement exister. J'ai besoin de toi, de ton souffle, de ta voix. De tes yeux. Pour m'y plonger et recevoir ma dose. Tu es devenu un besoin, une nécessité. Maintenant, ce poison a totalement emprise sur moi, je m'y complais. M'y réfugie. C'est rassurant ce genre de situation. Se dire qu'on est accro, ça donne l'impression d'enlever une partie de responsabilité dans l'histoire. Je ne pense qu'à savourer ma dose, tant pis pour le moment où je viendrais à en manquer. J'aimerai redevenir une collégienne avec lettres d'amour et mots doux mais sincères qui aujourd'hui me font rougir, qui aujourd'hui me paralysent et me font peur. Et je suis là, comme un conne, à ne tout dire qu'à demi-mot, sans rien oser avouer, car avouer, c'est forcément le penser. Et je ne veux pas l'admettre. Car ça voudrait dire alors que ce problème de drogue, d'accrochage permanent et irréversible envers toi... J'en serais actrice et assumer ce genre de chose pour la gamine que je suis sincèrement restée, c'est pour l'instant trop compliqué. Cette dépendance me plaît. Mais cette drogue me consume de l'intérieur, me brûle, m'embrase et m'empêche de réfléchir convenablement, de réfléchir tout court. Dans ma tête, juste des pensées grouillantes et contradictoires. Je n'arrive pas à les ordonner pour en faire quelques chose de correct, une réponse peut-être, au moins une piste, quelque chose de tangible, qui tienne la route. Pour l'instant, tout est bancal. La seule chose d'indéniable, de sûr, d'éternel c'est parenthèse L parenthèse.




 
Photo : Henri Cartier-Bresson

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